Né le 11 décembre 1924 à Amiens dans la Somme. En février 1943, pour éviter des mesures de représailles sur sa famille, il répond à la demande de réquisition de la Kommandantur d’Amiens pour aller travailler en Allemagne au titre du STO. Arrivé à Bochum, devant son refus de travailler, il est emprisonné et condamné à être déporté à Buchenwald où il arrive le 29 avril 1943 et reçoit le matricule 6231. C’est un des premiers Français de Buchenwald. Après la quarantaine au Petit camp et un passage à la carrière, il intègre le Block 47 du Grand camp . Il est transféré le 23 juillet 1943 à Varsovie pour déblayer les ruines du ghetto. Il passe miraculeusement entre les mailles de l’épidémie de typhus qui ravage le camp installé à coté du ghetto. En janvier 1944, face à l’avance de l’armée soviétique, le camp est évacué dans une « Marche de la mort » de plus de trois jours en direction du camp de Dachau, où il reçoit un nouveau matricule le 90792. Très affaibli, il est affecté, grâce à l’intervention d’un médecin breton, au Kommando de Blaichach où il travaille pour la firme BMW. Au bout de sept mois, il s’évade avec trois camarades et reste caché jusqu’à l’arrivée des chars de la 2e DB. le 19 avril 1945. À son retour à Amiens, fin du printemps 1945, il pèse 37 kilos. Il n’a cessé de témoigner auprès des jeunes générations. « Il faut témoigner, disait-il, pour éviter de reproduire les mêmes erreurs, témoigner pour ceux qui ne sont pas rentrés ».
Jacques BOCHER est décédé le 12 janvier 2019 à Amiens dans la Somme.
Paru dans Le Serment 372