TASLITZKY Boris KLB 69022

LEVALLOIS CRECHE LOUISE MICHEL RUE VERGNIAUD LA VILLE DE LEVALLOIS A DECIDE DE DEMOLIR LA CRECHE MUNICIPALE LOUISE MICHEL MAIS LES HERITIRES DE BORIS TASLITZKY S EMEUVENT DE LA DESTRUCTION DE CINQ PANNEAUX DE CIMENT GRAVE FAITS PAR L ARTISTE EN 1968 SUR SA FACADE DES OEUVRES D ART MAJEUR SELON LES SPECIALISTES D HISTOIRE DE L ART EN CINQ JOURS EN PLEIN MOIS D AOUT LA PETITION EN LIGNE A RECUEILLI PRES DE 600 SIGNATURESArrive à Buchenwald le 6 août 1944, matricule 69022.
Boris Taslitzky est né à Paris de parents émigrés de Russie après la révolution de 1905. Son père, ingénieur, engagé volontaire, tombe sur le front de la Première Guerre mondiale. Pupille de la Nation, Boris est élevé par sa mère. Il commence à peindre à l’âge de 15 ans et entre à l’École nationale des beaux-arts en 1928. Il adhère à l’Association des Artistes et Écrivains révolutionnaires (AEER) en 1933, puis au Parti communiste en 1935. Il est mobilisé à Meaux en 1939, et fait prisonnier en 1940. Il s’évade et rejoint la Résistance dans le mouvement Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. En octobre 1941, au lendemain de l’assassinat de 27 otages communistes dans la carrière de Châteaubriant (Loire-Atlantique), et bien que n’ayant pas assisté aux fusillades, Boris réalise un tableau représentant Jean-Pierre Timbaud, l’un des fusillés, debout, les vêtements en loques et les mains liées dans le dos. En novembre 1941, il est arrêté et condamné à deux ans de prison pour avoir fait « des dessins destinés à la propagande communiste ». Il est incarcéré dans la prison de Riom et interné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe, où il peint les baraques des prisonniers. L’archevêque de Toulouse ayant fourni la peinture, il décore la chapelle du camp. Il fait du Christ le symbole de l’homme résistant pour la liberté de la France, bafoué pour ses idées, solidaire des souffrances du peuple. En août, il est transféré au camp de Buchenwald, et sa première réaction est la suivante : « Il faut que je dessine cela. » Avec l’aide de la Résistance clandestine, il réalise cent onze dessins qui témoignent de la vie dans le camp et qui seront édités par Aragon des 1946. « Si je vais en enfer, j’y ferai des croquis. D’ailleurs, j’ai l’expérience, j’y suis déjà allé et je l’ai dessiné », dira-t-il plus tard. après la guerre, il expose ses œuvres inspirées par la Résistance et la déportation et reçoit, en 1946, le prix Blumenthal de la peinture. Il devient secrétaire général de l’Union des arts plastiques, est un fervent défenseur du réalisme soviétique et dénonce le colonialisme.
Entre 1971 et 1980, il est enseignant à l’École nationale supérieure des arts décoratifs. Il continue à peindre et à dessiner jusqu’à la fin de sa vie, témoin de son temps, avec des portraits, des paysages, des natures mortes, mais aussi des scènes historiques et des scènes de la vie quotidienne. Une plaque commémorative a été apposée à l’occasion du centenaire de sa naissance sur la façade de l’immeuble dans lequel il a habité, au 5, rue Racine, dans le 6e arrondissement de Paris.

Boris TASLITZKY est décédé le 9 décembre 2005 à Paris.

Extrait de BUCHENWALD PAR SES TÉMOINS, Histoire et dictionnaire du camp de concentration de Buchenwald-Dora et de ses Kommandos (1937-1945), éditions Belin, 2014

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Auteurs : Dominique Orlowski (dir), membre de l’Association Buchenwald-Dora et Kommandos, Michelle Abraham, Hélène Houssemaine-Florent, Jeanne Ozbolt et Dominique Durand, filles et fils de déporté français ainsi que Franka Gunther, petite-fille de déporté allemand. Préface de Bertrand Herz, ancien déporté, président du Comité International Buchenwald-Dora et Kommandos.

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TEMOIGNAGE DE BORIS TASLITZKY ( 1)

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DESSINS DE BORIS TASLITSKY

Article paru dans Le Serment N°305