Arrive à Buchenwald le 16 juillet 1944, matricule 64921.
Né en 1929 à Budapest dans une famille juive, Imre Kertész n’a pas 15 ans lorsque, au cours de l’année 1944, les persécutions s’abattent sur les Juifs hongrois. Avec les camarades de son âge, il est d’abord astreint au travail forcé en Hongrie, puis déporté à Auschwitz, où il reste très peu de temps. Séparé de ses amis, il est envoyé à Buchenwald et affecté au Kommando de Tröglitz. Mais son état physique se détériore tellement que, moribond, il est rapatrié à Buchenwald. Récupéré in nextremis parmi un tas de cadavres, il doit sa survie à un infirmier polonais du Revier. Rentré seul en Hongrie – tous les membres de sa famille ont disparu –, il se consacre à la littérature et gagne sa vie comme journaliste, auteur de comédies musicales et traducteur en hongrois d’auteurs allemands. Il écrit plusieurs ouvrages, dont « Être sans destin », d’inspiration autobiographique. L’ouvrage paraît en 1975 mais ne connaît le succès que quelques années plus tard. « On a rarement décrit avec cette précision d’entomologiste l’environnement des camps et le comportement des gens », écrit Bertrand Herz, KLB 69592.
En 2002, Imre KERTESZ reçoit le prix Nobel de littérature, « pour une œuvre qui dresse l’expérience fragile de l’individu contre l’arbitraire barbare de l’Histoire ».
Un film tiré d’Être sans destin est réalisé par Lajos KOLTAI en 2006.
Imre KERTESZ est décédé le 31 mars 2016 à Budapest.
Extrait de BUCHENWALD PAR SES TEMOINS, Histoire et dictionnaire du camp de concentration de Buchenwald-Dora et de ses kommandos (1937-1945), éditions Belin, 2014
