Localisation : (Voir Carte 1)
Autres appellations : «POLTE»
Remarque : ce troisième kommando de Buchenwald compta des déportés hommes et femmes.
Date d’ouverture du kommando d’hommes : 16 novembre 1944
Évacuation : 11 avril 1945
Effectifs : 598 hommes, tous d’origine juive
Activités : Fabrication de munitions à l’usine d’armement POLTE, située Poltestrasse 65/91
Date d’ouverture du kommando des femmes : 1er septembre 1944
Effectifs : 7400 femmes juives et non-juives étaient comptabilisées au 31 janvier 1945
Activités : fabrication de munitions à l’usine POLTE Évacuation : 13 avril 1945
Remarque : le kommando des femmes de Magdeburg dépendit d’abord du camp de Ravensbrück avant d’être rattaché à Buchenwald le 1er septembre 1944.
Le camp de Buchenwald laissa des traces sanglantes dans la ville de Magdeburg où le « trafic » humain fut rendu possible grâce à une solide complicité entre chefs d’entreprises et SS. L’usine POLTE faisait travailler les déportés 24 heures sur 24 en trois équipes de huit heures. Tout opposant finissait au bout d’une corde, à l’aile sud du camp. De jeunes fanatiques nazis appartenant à un camp d’entraînement situé dans une ancienne école de Magdeburg juste en face du kommando, apprirent ainsi qu’à Magdeburg on pendait régulièrement des femmes.
L’évacuation du camp fut sanglante : Les Américains franchirent les limites de la ville le 11 avril 1945. Tous les déportés de Magdeburg attendaient cette libération heure après heure. Les hommes du kommando furent évacués le 11 et transférés jusqu’au stade « Neue Welt ». Les femmes furent évacuées le 13 au petit matin. Dans la nuit, le drame éclata. Les SS se soûlèrent dans une indescriptible beuverie et se mirent à battre les femmes à mort. Après l’appel de cinq heures du matin, de lamentables colonnes de femmes traversèrent la ville pour rejoindre le stade « Neue Welt » et rejoindre plus de 7000 de leurs compagnons d’infortune. Vers 11 heures, deux chasseurs américains pilonnèrent la ville, semant la panique générale. Les déportés tentèrent de franchir le portail du stade. A ce moment précis, une bombe s’écrasa à l’entrée du stade, faisant de très nombreuses victimes (plus de cinq cents).
(in Le Livre Mémorial de l’Association Française Buchenwald Dora et Kommandos)