Le kommando de PLOMNITZ-LEAU

Autres appellations : Opération LEOPARD IQ ou LEO; également BERNBURG (cf. localisation) (Carte N°4)

Localisation : Les villages de PLÔMNITZ et de PEISSEN (où sont localisés les puits), le village de LEAU, ainsi que la gare de BAALBERG, se trouvent à 8-10 km au Sud/sud-est de la ville de BERNBURG; Bemburg est située à 40 km au nord-est de HALLE (Carte N°4)

Ouverture : 22/08/44

Évacuation : 11-12/04/45; libération le 14/04/45 par les Américains Effectifs : environ 1200 hommes, dont un grand nombre de Français Nota : il a existé également un camp de 180 femmes juives hongroises du 21/02/45 au 28/03/45

Activités : Aménagement d’une usine souterraine pour la construction de pièces d’avions JUNKERS dans les mines de sel de la firme SOLVAY; direction par le bureau d’officiers du génie SCHLEMPP et l’organisation TODT

Dès 1941, l’état-major allemand et la direction de la firme SOLVAY se mirent d’accord pour utiliser les mines de sel (PEISSEN et PLÔMNITZ) , afin de stocker les bombes des avions à l’abri des bombardements alliés. Début 1944, à la suite de l’accentuation des bombardements endommageant gravement les usines, il fut décidé d’enterrer ces usines. Les mines de PEISSEN et PLÔMNITZ étant proches de l’usine JUNKERS au nord de BERNBURG, on décida de transformer ces puits en usines de fabrications de pièces, en particulier d’ailerons, avec utilisation de la main d’œuvre concentrationnaire.

Le camp fut ouvert le 22/08/44, et très rapidement des convois de déportés furent transférés de Buchenwald. Les Français furent nombreux, en particulier une partie des matricules 69000, arrivés le 13/09/44, et suivis par d’autres.

Rien n’étant prêt pour accueillir les déportés, ces derniers furent d’abord logés dans des tentes de « cirque », dans des conditions d’hygiène déplorable (nombreux cas de dysenterie). Ce n’est que début Janvier 1945 que furent terminées des baraques, construites par des déportés eux-mêmes, souvent sous la pluie. Par ailleurs, une partie d’entre eux, pour des raisons de « productivité », logèrent plusieurs semaines au fond de la mine, dans des aménagements sommaires, avec une aération insuffisante, sans voir la lumière du jour.

Le travail consistait principalement à aménager de grandes salles pour l’usine, au fond des puits de mines de près de 500 mètres de profondeur. Les détenus extrayaient le sel à la pioche et au compresseur, puis chargeaient des wagonnets et les poussaient à la main sur une distance de 1000 mètres à travers les galeries. Certains détenus étaient également affectés à un kommando « béton » (transport et aménagement). Ceci 12 heures par jour (2 équipes : jour et nuit), dans la pénombre, dans une atmosphère surchauffée et humide mêlée de courants d’air froids, dans la poussière, sous les coups des kapos. Ce travail épuisant causa des morts sur les lieux mêmes du travail.

Les déportés effectuaient à pied le trajet de 4 km du camp aux puits, puis des puits au camp, en ramenant les morts. Le camp était dirigé par le SS Schmidt. Sous son commandement, suivant les témoignages, les appels constituaient un véritable cauchemar, appels souvent prolongés, suivant le bon vouloir des SS, accompagnés parfois d’actes de sadisme. Lors de l’évasion manquée de 4 détenus tchèques, eut lieu par représailles un interminable appel par -17°. Ces conditions de vie, combinées à une nourriture insuffisante et à un habillement non entretenu (à la fin certains détenus n’avaient plus de chaussures pour marcher dans la neige et le verglas), entraînèrent rapidement de nombreuses maladies (bronchite, dysenterie, etc.) et de morts.

La mortalité fut très importante. Dans la seule période du 17/01/45 au 22/03/45 on enregistra au Revier 268 morts, dont 58 Français. Encore cet enregistrement ne tient pas compte des morts d’épuisement au travail et à l’appel.

L’évacuation eut lieu à pied vers du 8 au 12 Avril 1945. En cours de route, un témoin raconte que ceux qui étaient trop affaiblis pour suivre et qui commettaient l’imprudence de ce laisser traîner par les charrettes des bagages, étaient abattus par petits groupes par les SS. Les rescapés trouvèrent le 14 Avril les chars américains.

(in Le Livre Mémorial de l’Association Française Buchenwald Dora et Kommandos)

3 commentaires sur “Le kommando de PLOMNITZ-LEAU

  1. Mon grand-père Albert Luyat a fait partie de ce groupe de Buchenwalders envoyés à Plömnitz. . Comme vous le décrivez, il était trop faible pour marcher et s’est mis sur une charrette. Il a été abattu le 14 avril au matin vers Dessau.

  2. Mon grand père Émile Henri CAILLE né le 9 novembre 1904 … matricule 69.738 est décédé à Léau en Allemagne le 14 Fevrier 1945.
    Je suis sa petite fille… je désire faire des recherches le concernant.
    Pourriez-vous me donner des précisions le concernant ? Auriez-vous des documents ou bien m’aiguiller sur les démarches à lancer ?
    Je vous remercie par avance
    Cordialement
    Françoise CROS née Bonnafous
    Fille de CAILLE Suzanne épouse BONNAFOUS

    • Bonjour,
      Nous avons pris connaissance de votre message et nous vous remercions pour votre confiance.
      Nous allons rechercher dans nos archives les éléments concernant le parcours de ce monsieur.
      Ce travail est effectué par nos bénévoles et les informations vous seront envoyées par mail, nous espérons dans un délai raisonnable.
      Très cordialement

      Florence Monjaret
      Service Archives
      Association Française Buchenwald Dora et Kommandos

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.