Né le 17 juillet 1921 à Lunéville en Meurthe-et-Moselle. Engagé, comme charpentier de marine, il navigue dans le Pacifique et le long des côtes africaines à la déclaration de la guerre. En 1940, en application des conditions d’armistice, la flotte est stationnée dans le port de Toulon. En novembre 1942, lorsque les Allemands envahissent la zone dite « libre », Jacques Lefèvre embarqué à bord du cuirassé « L’Océan » participe au sabordage du navire.
Démobilisé en 1943, il regagne Paris où il travaille quelque temps pour la SNCF, avant d’être réquisitionné dans le cadre du Service du Travail Obligatoire (STO). Envoyé en Allemagne, il est affecté dans une gare de triage à Sarrebruck. Il s’évade et rejoint le maquis en Alsace. Les résistants sont dénoncés et capturés par une division SS. Le 17 octobre 1944, il est envoyé au camp de Schirmeck, puis le 29 octobre au KL de Dachau où il devient le matricule 120899. Le 24 novembre il est transféré au KL d’Auschwitz où on lui tatoue le matricule 200652. Il sera affecté à Buna Monowitz (Auschwitz III). Devant l’avancée de l’Armée rouge, le camp est évacué et débute alors une Todeschmarsch. Les déportés survivants sont entassés dans des wagons découverts.
Pendant deux semaines, par des températures glaciales, sans boire ni manger, après avoir traversé la Pologne, la Tchécoslovaquie et la moitié de l’Allemagne, il arrive à Buchenwald le 26 janvier 1945. Il effectue sa période de quarantaine au Block 58 du Petit camp. Le 9 février il est envoyé au Kommando de Langenstein. Affaibli par les mauvais traitements, il ne pèse plus que 35 kilos, il n’est pas évacué mais abandonné par les SS. Libéré par les Américains le 11 avril 1945, il rentre en France quelques semaines plus tard.
Jacques Lefèvre était Chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de la Médaille militaire et de la Croix de guerre 39-45.

Paru dans Le Serment N°385