Association Française Buchenwald Dora et kommandos

Le kommando LAURA

LE KOMMANDO LAURA

Bertrand Herz (Extrait du Mémorial)

Autres appellations : ÖRTELSBRUCH, Code LAURA, également SAALFELD ou SAALFELD-ÖRTELSBRUCH

Localisation : près des villages de SCHMIEDEBACH et de LEHESTEN, à quelques km du bourg de WÜRZBACH, à 30 km au sud-est de la ville de SAALFELD et à 80 km au sud/sud-est de BUCHENWALD

Ouverture : 21/09/43

Évacuation : 13/04/45, arrivée à DACHAU-ALLACH le 19/04/45, libération le 30/04/45 (Nota : le kommando fut libéré le 13/04/45, quelques heure après le départ des détenus)

Effectifs : de 200 à la création à 1200 en décembre 1943, puis 600 environ à la fin

Activités : Production d’oxygène liquide pour l’alimentation des V2 et essais de propulsion : creusement des galeries de l’usine puis exploitation.

Dessin N°57 de Boris Taslitzky « Camarades fatigués attendant l’appel »

Après la destruction en Août 1943 de la base de Peenemünde, les nazis entreprirent d’enterrer les usines de fabrication de fusées. C’est ainsi que le kommando de LAURA fut installé dans une carrière d’ardoise, dans une vallée isolée à 900 mètres d’altitude, pour créer en souterrain puis exploiter une usine.

Les premiers transports arrivèrent dès septembre 1943; parmi eux, un très grand nombre de Français des matricules 20 000 et 21 000, ainsi qu’au printemps 1944 des 44 000.

La vie du kommando peut être découpée en trois périodes.

La première période, de septembre 1943 au début d’avril 1944, consista à creuser les galeries souterraines de l’usine. Ce fut l’enfer. Des journées de travail exténuantes et dangereuses, des conditions de logement exécrables, dans des hangars exposés aux vents et au froid, une nourriture sommaire, des appels prolongés, aucun soin.

La deuxième période débuta en avril 1944, à la mise en service de l’usine. Les détenus travaillaient à l’exploitation, et la situation s’améliora; il y eut moins de sévices systématiques. Quant à la production, elle fut largement inférieure aux prévisions; les détenus s’efforçaient de provoquer des malfaçons, dans un environnement difficile (surveillance de l’encadrement, des kapos et des SS).

La troisième période, de septembre 1944 environ à avril 1945, vit le déclin, puis, vers janvier 1945, le dérèglement de la machine de guerre. En même temps, la Wehrmacht et la Luftwaffe avaient remplacé la majorité des SS.

On sut même, après la guerre, que, vraisemblablement, le nouveau commandant du camp refusa de mettre à exécution le gazage des détenus, préparé par les SS par le murage des accès de la mine.

Les conditions de vie demeuraient néanmoins rigoureuses, en particulier à cause de l’afflux de détenus d’autres camps (en particulier Auschwitz), causant une grave disette.

L’évacuation dura du 13 au 19 avril 1945, par wagons de marchandises découverts, dans la faim et la soif, avec deux sévères bombardements. Les SS et les kapos  » verts  » tabassaient et tuaient, en particulier l’adjudant Schmidt, surnommé le  » tueur « .

Il en résulta une mortalité effroyable (540 morts).

Dessin de Paul Goyard "L'appel"
Dessin de Paul Goyard
« L’appel »
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