
Tout dans les camps était passible de punition : chaque chose et son contraire.
Ainsi avoir les galoches insuffisamment astiquées (ce qui signifiait paresse et manque de respect aux SS) était aussi dangereux que de les avoir trop astiquées (ce qui sous-tendait que l’on avait esquivé le travail) ; avoir les mains dans les poches, relever son col de veste pour couper le vent ou la pluie, ramasser un bout de mégot pour en fumer ses derniers brins de tabac, tout était passible de châtiment pouvant aller jusqu’à la mort.
Les punitions étaient variées : suppression de nourriture, station debout sur la place d’appel en plein froid ou sous un soleil de plomb, pendant douze heures ou plus ; affectation vers les kommandos de travail les plus pénibles, bastonnade sur le chevalet (Bock), sorte de tabouret en bois, sur lequel le déporté devait appuyer son ventre et sa poitrine pour recevoir vingt cinq, cinquante, voire soixante quinze coups de fouet ou de nerf de bœuf sur les reins.

Le chevalet en est devenu le symbole. Les châtiments corporels furent infligés à des milliers de Détenus, maintenus sur le chevalet, sur la place d’appel.
Mort s’ensuivait souvent après ces bastonnades qui étaient tellement sauvages; que le ” règlement ” de Buchenwald prévoyait qu’en principe l’autorisation de bastonnade fût donnée par Berlin, précisant par voie de certificat médical du médecin du camp que le détenu était en bonne santé…
La pendaison par les bras à un arbre, poignets ligotés derrière le dos, les jambes pendantes dans le vide, supplice abominable qui durait entre trente et quarante minutes et entraînait la mort ou l’infirmité à vie; l’enfermement au cachot (Bunker), ou la pendaison sur la place d’appel devant tous les déportés réunis, en musique, constituent quelques unes des tortures et peines infligées à un déporté.
