L’ENFER DANS LE TUNNEL

Les premiers mois de Dora : l’enfer dans le tunnel
Septembre 1943 : établissement d’un embryon de camp entouré de barbelés avec des tentes marabouts pour les SS.
Octobre 1943 : aménagement des halls ( ou galeries) en ” dortoirs ” qui se trouvent à l’extrémité du tunnel A dont on termine le creusement, cette installation durera 7 mois.
Le chantier de percement se poursuit 24H sur 24H en 2 équipes de 12 heures. C’est aussi le rythme de l’usine ce qui fait que les dortoirs sont occupés en permanence.
Les détenus, quand ils quittent leur travail, ne peuvent échapper à la poussière et au bruit des perforatrices, des explosions et de la circulation des wagonnets chargés de pierres.
Les autorités redoutent une grande épidémie de typhus et décident de procéder à une grande désinfection des 10 000 détenus du tunnel. Cela durera plusieurs jours et plusieurs nuits.
Les vêtements récupérés sont désinfectés et non lavés et rendus humides aux déportés qui doivent encore patienter et attendre d’être regroupés avant de pouvoir enfin retourner aux dortoirs retrouver châlits et couvertures humides.
Au premier trimestre de 1944 l’effectif du camp est de 11 500 à 12 000, au moins 10 000 sont logés dans le tunnel. 5 000 ” dorment “en permanence dans les 4 dortoirs.
Pendant cette période, il n’y a pas d’eau courante dans le tunnel. Impossibilité de se laver, ce qui est dramatique pour ceux qui travaillent à la mine dans la poussière ou au dehors dans la boue.
Impossibilité de boire autre chose que le liquide de la soupe. La consommation d’eau non potable entraîne la dysenterie, affection redoutable. Il n’y a pas non plus d’installations hygiéniques convenables.
Les transports de Buchenwald vers Dora sont constitués pour l’essentiel par des détenus se trouvant en quarantaine. Leur ordre correspond à celui des convois parvenus à Buchenwald.
La grande désinfection du 29 février 1944.
