Le kommando de UNNA

Localisation : Ville à 10 km à l’est de DORTMUND (Carte Générale)

Ouverture : 24-26/07/1943

Fermeture fin février-début mars 1944

Effectifs : Environ 50

Activités : Travaux de construction et d’aménagement à l’intérieur de la caserne SS de UNNA.

Au départ, en 1934, UNNA devait devenir un énorme complexe militaire, capable d’abriter 800 SS d’élite, 125 chevaux, 30 à 40 camions, des motos et des voitures militaires. Le projet n’aboutit pas dans son ampleur initiale, et devint un important centre de renseignement militaire, de même qu’un centre de formation au renseignement pour la SS, situé à Iserlehnerstrasse 44 à U NNA, près de Dortmund. A ce titre, UNNA constituait un haut-lieu de bombardements potentiels, ce qui explique pourquoi la direction SS décida de faire venir un kommando de Buchenwald pour renforcer les portection anti-aériennes, creuser des tranchées anti-mitraille, aménager trois immenses réservoirs d’eau anti-incendie, enfin construire un dépôt pour produits alimentaires et d’entretien pour les SS, une sorte d’économat.

Le Kommando de UNNA ne fut donc jamais un centre de production militaire, mais un petit kommando, extrêmement sévère, étroitement surveillé (puisqu’au cœur du renseignement nazi) qui exécuta des travaux en bâtiment pour le compte du Ve corps SS de renseignement et fut classé à ce titre dans la catégorie «C», chargée des travaux publics. UNNA ne compta que cinquante hommes, la plupart d’origine russe et polonaise, à l’exception près de quelques allemands et de quelques tziganes. En tant que slaves et tziganes, donc des «sous-hommes» dans l’idéologie nazie, les hommes d’UNNA furent particulièrement durement traités. Ils souffrirent beaucoup de la faim et certains témoignages d’anciens enfants de l’époque racontent qu’ils virent à plusieurs reprises les détenus porter leur main à la bouche pour leur faire comprendre qu’ils mouraient de faim. Certains détenus parvinrent à échanger des petits objets de fabrication personnelle avec les enfants contre un petit morceau de pain, mais les enfants étaient conscients du danger encouru et cela n’arriva que très rarement. La cadence de travail était soutenue : entre 64,5 et 70 heures de travail par semaine ; 10 heures le samedi et 10 heures le dimanche, au lieu des 4 initialement prévues par le règlement. Les détenus portaient la tenue rayée de Buchenwald et rapportaient 6 RM à l’administration de Buchenwald s’ils avaient une qualification, et 4 RM s’ils n’en avaient pas. De juillet 43 à mars 44, le profit que fit Buchenwald en louant les services de ses détenus à la police et à la Waffen SS de UNNA fut énorme, environ 50.000 RM par mois virés sur un compte bancaire à Weimar ou à Erfurt.

UNNA dépendait administrativement du chef du WVHA (Wirtschaftsverwaltungshauptamt) de Berlin,c’est-à-dire du bureau central pour l’économie et l’administration, ainsi que du SS Hauptsturmführer Schwartz de Buchenwald. En 1943, Himmler vint en personne visiter la caserne d’UNNA, compte tenu de l’importance qu’elle revêtait en tant que centre de renseignements.

Le kommando fut dissous le 3 mars 1944, et les détenus furent dispersés pour la plupart d’entre eux vers des kommandos de Dora. Ainsi fut ce le cas du détenu polonais SOSNA qui partit à Dora, de HENSLER qui fut envoyé au kommando «Heinrich», de Félix NYGER, qui partit à Dora, de Iwam CHRAMOVSKI qui partit vers Laura, de Jura HOCIAK, qui partit également pour Dora, d’Alexander KAROLY, tzigane, né à Wels en Autriche, qui connut l’enfer d’Auschwitz, de Buchenwald, et les Kommandos d’Unna et de Halle.

UNNA fut bombardé par les Américains le 10 avril 1945.

(in Le Livre Mémorial de l’Association Française Buchenwald Dora et Kommandos)

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