Icône nationale antifranquiste, symbole de l’anarcho-syndicalisme, emblème de la puissante association des parents d’élèves de Catalogne, président charismatique de l’Amicale de Mauthausen, qui pendant des décennies a porté la parole des survivants espagnols de l’Holocauste, Enric Marco s’est forgé l’image du valeureux combattant de toutes les guerres justes. En juin 2005, un jeune historien met au jour l’incroyable imposture : tel un nouvel Alonso Quijano, qui à cinquante ans réinvente sa vie pour devenir Don Quichotte, Enric Marco a bâti le plus stupéfiant des châteaux de cartes ; l’homme n’a jamais, en vérité, quitté la cohorte des résignés, prêts à tous les accommodements pour seulement survivre. L’Espagne d’affronter sa plus grande imposture, et Javier Cercas sa plus audacieuse création littéraire.
L’Imposteur est en effet une remarquable réflexion sur le héros, sur l’histoire récente de l’Espagne et son amnésie collective, sur le business de la “mémoire historique”, sur le mensonge (forcément répréhensible, parfois nécessaire, voire salutaire ?), sur la fonction de la littérature et son inhérent narcissisme, sur la fiction qui sauve et la réalité qui tue.
Si, à l’instar de Flaubert, Javier Cercas clame “Enric Marco, c’est moi !”, le tour de force de ce roman sans fiction saturé de fiction est de confondre un lecteur enferré dans ses propres paradoxes. Qui n’est pas Enric Marco, oscillant entre vérités et mensonges pour accepter les affres de la vie réelle ? À un degré certes moins flamboyant que celui de ce grand imposteur, chacun ne s’efforce-t-il pas de façonner sa légende personnelle ? (sources : http://www.actes-sud.fr/)
À propos du livre “L’Imposteur” de Javier Cercas
Enric Marco, président de 2003 à 2005 de l’Amical de Mauthausen y otros campos, avait usurpé son passé d’ancien déporté à Flossenbürg. Sur cet épisode qui secoua, en Autriche, les commémorations du 60e anniversaire de la libération de Mauthausen et fut, en Espagne, un coup terrible pour les militants de la mémoire républicaine, l’écrivain espagnol JAVIER CERCAS a construit un roman bavard et fallacieux mais pour lequel un grand nombre de médias ont éprouvé un engouement certain. Bien qu’à notre connaissance aucun imposteur n’ait dirigé une association d’anciens déportés en France, l’imposture espagnole donne du grain à moudre aux négationnistes et autres révisionnistes nostalgiques des fascismes, tout comme elle montre les défauts de la société du spectacle.
Nous invitons à poursuivre cette réflexion en présentant d’une part la critique de cet ouvrage faite par Daniel Simon, Président de l’Amicale française de Mauthausen mais aussi l’opinion du successeur de l’imposteur à la Présidence de l’Amical de Mauthausen y otros campos notre ami Enric Garriga
Signaler un livre, est-ce inciter à le lire ? Cette question redouble celle que traite l’épais roman de J. Cercas, publié en Espagne en 2014 et dont la traduction française vient de paraître : peut-on faire le portrait d’un imposteur sans pénétrer sa logique et donc, finalement, sans mettre en scène une sympathie avec lui ? Cercas, écrivain roué, se défend tout au long de son livre de se laisser piéger – à moins qu’il ne leurre son lecteur. Soucieux de ne pas jouer double jeu, je soutiendrai donc d’emblée que ce livre n’est pas de belle facture, qu’il falsifie les comptes et maltraite les protagonistes de l’histoire qu’il raconte, au profit du seul « héros » de l’affaire …et de son biographe.
L’objet exclusif du livre, prétend l’auteur, est de cerner la personnalité d’Enric Marco qui, entre autres errements, présida durant deux ans, à Barcelone, l’Amical de Mauthausen y otros campos, jusqu’à ce qu’au printemps 2005 fût démasquée son imposture : il n’était pas l’ancien détenu du camp de Flossenbürg qui avait tiré de ce passé usurpé honneurs et notoriété.
Le fait valait-il un « roman » de 400 pages ? Certainement non, mais il ne nous est pas possible d’ignorer l’objet, pour trois raisons : le livre trouve en France un accueil généreux, qui peut surprendre ; nous avons été, il y a dix ans, impliqués malgré nous dans l’affaire Marco ; enfin la vision que fournit Cercas des combats idéologiques et mémoriels de l’après-franquisme en Espagne (entre « l’industrie de la mémoire » et le « grand mythe du silence de la Transition ») y blesse et révulse nos amis.
Usurpation d’identité
L’épisode historique – l’imposteur démasqué – est relaté dans la 3e partie. Les proches témoins et premiers bernés sont nommés. C’est d’abord l’Amical espagnole : les anciens déportés, comparses évanescents (il y en a « très peu », « très diminués » : Joan Escuer, Mariano Constante, Eduardo Pons Prades, Juan De Diego…) ; ceux qui, de la génération suivante, ont pris ou prennent en main, en pleine crise, l’association (aux avant-postes, en effet, Rosa Toran, à qui échoit la présidence, Enric Urraca, neveu de De Diego et, selon Cercas, « un des collaborateurs les plus proches » de Marco à l’Amical, et bien d’autres, que nous avons côtoyés au long des années). Le rôle de Benito Bermejo est longuement évoqué : c’est lui qui, à distance de l’Amical, établit l’imposture. Mais il est un « historien marginal », dont Cercas se plait à signaler d’une part les qualifications incertaines, d’autre part, relayant on ne sait quelles rumeurs, d’obscurs intérêts qui l’auraient poussé, et qu’il mentionne – admirons l’élégance du procédé. Cercas soutient qu’en un sens, « Marco n’a pas trompé grand-monde » et (sur la même page) que « le nombre de personnes qu’il a trompées […] a été énorme » (« les milieux scolaires, journalistes, professeurs, historiens et hommes politiques inclus »). Les dégâts causés, il les dit évidents, tout en soutenant benoitement qu’une telle situation n’est en rien une aubaine pour le négationnisme – vraiment ? Un prétendu déporté qui s’en va évoquant la chambre à gaz de Flossenbürg, un camp où il n’y en eut pas ? Nul n’ignore que le faux témoin est le fonds de commerce des adeptes de ragots fumeux bien emballés.
Marco donc, athlète de la mémoire des camps, tel le Phenix, n’est pas même détruit par le pataquès qu’il a causé. A l’Amical, lui qui n’avait pas l’apparence physique de « l’habituel vieux fossile », était « charmant, infatigable », il avait l’art de l’esquive face à ses « camarades » et aux questions gênantes. Dans les écoles, dans les médias comme aux Cortès en janvier 2005, il était « une vraie rock star », qui a laissé l’Amical « blessée à mort, et le reste de son existence n’a été qu’une histoire de déclin progressif ». Nos amis espagnols ont apprécié.
Cercas explique assez clairement comment le mensonge a fonctionné, pourquoi le récit clinquant servi par Marco a trouvé une large audience : les gens aiment qu’on leur raconte des histoires, et Marco avait probablement ce talent, d’autant qu’il n’éprouvait pas la difficulté des rescapés des camps à trouver les mots, affronter les affres du témoignage. Un « kitsch esthétique », écrit Cercas ; concept éclairant peut-être, dans un pays où les acteurs de l’histoire, contraints à une longue occultation, avaient plutôt développé des stratégies de refoulement et de ressentiment, en piètres communicants. C’est ainsi en tout cas que je l’interpréterais.
Littérature
A ceux qui ne saisiraient pas où est le « roman » dans cette affaire – puisque, hélas, l’imposture de Marco est véridique, que tous les protagonistes sont dans leur rôle – expliquons que c’est une tendance, et même une mode quelque peu envahissante du genre romanesque aujourd’hui, d’investir le réel avéré, de confondre presque l’écriture romanesque avec celle du documentaire, de la biographie, de l’autobiographie (« autofiction »). Parmi les nombreuses créations de ce type, qui d’ailleurs prolongent une très longue tradition, il y a de grandes œuvres.
Appeler roman un récit signifie y faire entrer de plein droit l’imaginaire et la fantaisie, et donc court-circuiter le procès en véracité. De fait, le livre de Cercas est, en apparence, le royaume de l’embrouillamini. La biographie d’Enric Marco, que Cercas élabore en relation approfondie (et sans doute critique) avec celui-ci, loin d’être le cœur du projet du romancier, n’en est que l’allégorie. De quel véritable propos ? Le livre, qui anticipe à toutes les pages sur le décodage qu’on peut en faire, ressasse en effet qu’il s’agit, en vérité, d’admettre les charmes du mensonge, toujours – répète Cercas – fabriqué avec des morceaux de réalité. D’ailleurs, voyons l’air du temps : le mensonge est à la mode, ou plutôt l’idée que tout se vaut, qu’il n’est plus de vérité nulle part.
La liberté du romancier est inaliénable. Un roman sans fiction, soit. Un panthéon d’écrivains garantit le concept. A ceux qui rechigneraient à admettre que toute littérature est « une forme socialement acceptée de narcissisme », Cercas en appelle à Claudio Magris, Mario Vargas Llosa, et puis Flaubert (le fameux « Madame Bovary, c’est moi »), Montaigne, Shakespeare, Voltaire, Stendhal, Dostoïevski, Tolstoï, Faulkner, Wilde, Dickens, Capote, Emmanuel Carrère, les philosophes Kant, Platon, Nietzsche, et plus que tous les autres : Cervantès ! Marco, c’est le Quichotte ! Et encore Narcisse, et Icare, rien moins ! Ces totems, quelle boursouflure ! Marco est-il vraiment une haute figure romanesque, pour le seul fait de se rêver une vie plus grande que la sienne ? Faut-il le hausser à une dimension épique ? N’est-il pas seulement le hochet d’un écrivain cabotin qui brandit le titre d’un article que lui-même donna à El Pais : « Je suis Enric Marco ». Ou, plus platement dans L’imposteur : « c’est comme si nous avions tous quelque chose de Marco ».
Ce prétendu portrait d’EM est d’abord un prurit égotiste. J’en vois un symptôme dans l’homologie exacte du flux de l’écriture et de celui de la parole d’un littérateur qui, ce mois de septembre 2015, a saturé en France les grands médias audiovisuels et aussi répondu à l’invitation des libraires : c’est écrit, mais je peux aussi vous le dire. Or c’est le contraire ! Si quelques rares écrivains majeurs ont haussé la prosodie du parlé au rang d’une écriture, ce n’est pas cette illusion mimétique que réalise Cercas : il glose son texte dans le pétrin où il l’a écrit – dossier complaisant, disponible sur deux supports. Semblables formules, identiques ressassements, rabâchage d’un faiseur rôdé à la routine promotionnelle. Faute, précisément, d’écriture. Si l’on a lu le livre, c’est assommant ; si l’on ne l’a pas lu, ce n’est plus la peine.
Besoin d’histoire
La liberté inaliénable du romancier a un revers : sa responsabilité. Comment se satisfaire d’une représentation aussi simpliste des enjeux de « la mémoire historique » (Cercas feint de juger inepte l’expression : « un oxymore », dit-il) ? Un si gros livre pour dire si peu les difficultés, en Espagne spécialement – pour les raisons que l’on sait – du « retard historique » dans la construction d’un récit national, nécessité ambitieuse qui impliquerait un consensus sur l’essentiel, impossible aussi longtemps que les comptes n’ont pas été soldés avec le franquisme, par exemple, très concrètement, par l’ouverture des fosses des victimes des putschistes de 1936 et du long règne de la dictature. Cercas masque son contournement de l’histoire et des douleurs de la mémoire républicaine par des formules d’un aplomb stupéfiant. La mémoire est sa cible assumée et récurrente : « l’industrie de la mémoire », « la mode du passé », « l’industrie funèbre de la mémoire tournait à plein régime », « le grand mythe du silence de la Transition [démocratique] ». Reconnaissons-lui d’avoir choisi son camp.
La distance agacée et condescendante que Cercas affecte à l’égard de la vérité historique et de ceux qui y sont attachés explique sans doute les approximations qu’il commet sur quelques « détails » : Pétain, placé au pouvoir (en France) par les nazis (p. 94) ; le « passage » des républicains espagnols dans les camps nazis » (p. 245) ; Marco « ne s’est jamais approché (…) de l’Amicale française » (p. 261) [alors qu’il fit la Une, aux côtés de Lise London, de notre bulletin n°295, octobre 2003, puisqu’il avait été notre invité à un « repas de l’Amitié » à Paris, au – détail qui ne s’invente pas – au Cercle de l’Union es Aveugles de Guerre…] ; l’exposition des photos SS [notre expo commune, qui dix ans plus tard poursuit sa route en Europe], conçue avec « l’aide » de l’Amicale française (p. 320) ; le « convoi d’Angoulême, (…) rempli de républicains espagnols exilés, qui, en juin 1940, est parti de cette ville vers le camp de Mauthausen » (p.358) [non, c’est le 20 août. C’est déjà très tôt et il s’agit, rappelons-le, du premier convoi parti d’Europe occidentale vers les camps nazis]. Ou bien, dans la recension qu’il dresse des quelques hommes qui usurpèrent la qualité d’ancien déporté, il oublie un autre artiste de la construction de soi : le dramaturge-poète Armand Gatti (imposture avouée en 2012, après la longue enquête menée au sein de l’Amicale de Neuengamme). Nous aussi avons appris à méditer les dégâts de l’imposture.
Nul ne peut sérieusement considérer que la littérature, et l’art plus généralement, seraient voués à l’inefficience, au kitsch, pour rendre compte des réalités historiques, spécialement s’il s’agit d’appréhender la complexité, l’opacité, les chausse-trappes – en la circonstance, la société espagnole contemporaine face à son histoire, c’est bien de cela qu’il s’agit. Cercas proclame mettre en scène l’ambiguïté. En réalité, il est du côté du manichéisme et, comme ce qu’il dit de son héros, un homme au tropisme majoritaire. Par un détestable détournement du langage, il ose emprunter à Primo Levi l’expression par laquelle celui-ci désignait la plus pernicieuse invention des nazis afin que, dans les camps, le partage bourreau/victime fût brouillé par d’infinies délégations d’autorité : la « zone grise ». Cercas veut seulement dire que « nous sommes tous menteurs » ou tous mouillés.
Résister à l’idée que la vérité de l’histoire soit du côté de la « zone grise », du « tous menteurs », est-ce bâtir des châteaux de sable, en Espagne et ailleurs ?
Par une très heureuse coïncidence, est paru ce mois de septembre un volumineux numéro spécial de la Revue « Vingtième siècle ». Sujet : « Histoire et conflits de mémoire en Espagne ». On ne peut que conseiller de s’y plonger.
Notre intérêt pour le devenir de la société espagnole est immense – le livre de Cercas ne le nourrit pas. On peut tirer parti d’un mauvais livre, c’est même une gymnastique tonifiante. Mais qui consomme un temps précieux.
Daniel Simon
L’Amical de Mauthausen 10 ans après l’imposture
Nombre d’associations et d’entités peuvent un jour être victimes de polémiques relatives à leur gestion ou à des problèmes de personne. Quand certains membres de l’association sont au cœur de l’attention médiatique, pour des raisons très fondamentales, nombreux sont ceux qui sont tentés de profiter de cette situation pour faire des procès, souvent gratuits, sur les objectifs et les actions de cette même association. Après l’imposture d’ Enric Marco, l’Amical de Mauthausen y 0tros Campos et de toutes les victimes du nazisme en Espagne, fut l’une d’entre elles et, de façon sporadique, elle en subit encore les conséquences.
Mais que personne ne confonde causes et personnes, objectifs collectifs et historiques et situations individuelles. A l’Amical, nous continuons. Et la lutte pour récupérer la Mémoire, susciter la réflexion et transmettre la connaissance de faits et de périodes qui ont marqué l’histoire récente du pays ne faiblit pas tout en s’adaptant aux réalités du présent. Il s’agit de lutter pour la survie de valeurs, pour le droit à la reconnaissance et la dénonciation de culpabilités trop souvent ignorées.
Nous nous sommes peut être trompés. Qui ne se trompe pas ? Certainement par manque de compréhension, d’appuis, de la difficulté de faire des recherches. A la différence de ce qu’il était possible de faire dans les autres pays démocratiques, pendant des années, nous avons dû travailler dans la clandestinité, entourés de silences, de peurs et de manques. Sans que puisse se produire la catharsis nécessaire pour transformer des sentiments en actions et sans pouvoir pendant de nombreuses années projeter la mémoire vers le futur.
Nous nous sommes sentis et nous sentons encore apatrides, pourtant jamais nous n’avons failli ni ne faillirons pour récupérer la mémoire des déportés républicains et lui donner valeur d’exemple, c’est vers cet objectif que tendent nos efforts, lesquels, heureusement, nous ont permis d’augmenter le nombre de nos adhérents,de nos projets et activités.
Le projet Red de la Amical, un réseau dédié à la Mémoire et à la prévention du Fascisme est le meilleur exemple de la force de notre association. Un projet qui inscrit la mémoire de la déportation dans les camps nazis avec l’implication de toute la communauté locale, municipalités, entités culturelles et surtout centres d’enseignement. Chaque jour, de plus en plus de villes de Catalogne, du reste de l’Espagne et de certaines régions d’Europe adhèrent à la Red, et, de plus en plus, les établissements scolaires et les élèves décident de participer à ce projet.
Avec tous et toutes, nous récupérons l’histoire de la déportation et avec elle la défense de la République, la guerre civile, l’exil, les camps français, les convois, les camps nazis…., mais par-dessus tout nous récupérons et défendons les valeurs de la République et de la démocratie.
Dix ans plus tard, nous continuons à promouvoir des voyages dans les camps avec les jeunes, nous organisons des discussions dans les centres, séminaires de formation pour professeurs, des rencontres avec les élèves, comme des expositions, des cycles de films… Nous parcourons le pays pour discuter avec des maires, des élus, des entités et des associations, sans oublier de préserver et d’enrichir notre fond documentaire, d’actualiser notre base de données, indispensable pour répondre aux demandes des familles et des chercheurs.
Dix ans plus tard, nous sommes un véritable référent dans la lutte contre le fascisme,en privilégiant non seulement la cause des déportés et déportées, mais aussi en mettant en garde la société contre la montée du fascisme. Nous sommes motivés et soucieux de travailler avec les jeunes parce ce que ce sont les jeunes qui doivent nous donner et nous donnent la force de construire ces tranchées qui permettent de faire front au développement du fascisme européen.
Dix ans plus tard, nous sommes plus présents que jamais en Europe, aux comités internationaux de Mauthausen et Buchenwald, nous collaborons avec des institutions européennes et d’autres associations de mémoire républicaines et dédiées aux droits de l’homme.
Lors de la dernière assemblée à Mequinenza, en octobre dernier, l’Amical a approuvé la déclaration qui porte le nom de cette ville, et devant une assemblée où il n’y avait plus aucun déporté, elle s’est engagée à continuer à travailler pour « préserver et défendre la mémoire de la déportation républicaine antifasciste » , « dénoncer et combattre les attitudes et actions racistes, antisémites, homophobes, xénophobes, etc. », et « lutter pour la liberté, l’égalité et la justice sociale pour toute l’humanité ».
Dix ans se sont écoulés depuis 2005, alors que la commémoration du 60e anniversaire de la libération des camps fut bouleversée par un problème d’une grande gravité, mais l’Amical est sur une trajectoire qui vient de très loin, elle n’a jamais renoncé aux objectifs pour lesquels elle fut fondée par les déportés survivants rendus à une Espagne qui ne reconnaissait même pas leur existence.
Enric Garriga Elias, Presidente de la Amical