Édouard Daladier (1884-1970)

Edouard_DaladierArrive à Buchenwald le 3 avril 1943, pas de matricule
Fils d’un boulanger de Carpentras,Édouard Daladier fait des études d’histoire. Agrégé, il est nommé professeur dans le sud de la France. Il entame par ailleurs une carrière politique, est élu maire de Carpentras en 1911, puis député de 1919 à 1940. Il occupe également plusieurs postes de ministre, dont celui de la Défense nationale dans le gouvernement de Léon Blum de 1936 à 1937. En avril 1938, il devient président du Conseil, et à ce titre signe les accords de Munich, en septembre de la même année. Le 3 septembre 1939, après l’invasion de la Pologne par la Wehrmacht, Daladier déclare la guerre à l’Allemagne. Après la signature du pacte germano-soviétique, en août 1939, il mène une politique anticommuniste : saisie et interdiction des journaux (26 août), dissolution du Parti communiste français et des organismes « ayant directement ou indirectement pour objet de propager les mots d’ordre émanant ou relevant de la IIIe Internationale communiste » (décret du 26 septembre) et arrestation de dirigeants et de militants. Daladier démissionne de la présidence du Conseil le 20 mars 1940, puis devient ministre de la Défense nationale et de la Guerre dans le gouvernement de Paul Reynaud. En juin 1940, il embarque sur le Massilia avec d’autres parlementaires et rejoint le Maroc. Ramené en France début août, il est arrêté en septembre 1940 et traduit devant la cour de Riom par le gouvernement de Vichy. Il est condamné et incarcéré par l’État français. Après l’invasion de la zone libre par l’armée allemande, il est envoyé le 4 avril 1943 à Buchenwald, où il n’est pas emprisonné avec les autres détenus mais dans la maison du fauconnier, à l’extérieur du camp des déportés, et n’est pas non plus soumis à la vie concentrationnaire. Le 2 mai 1943, il est transféré au château d’Itter, dans le Tyrol. Il y reste en résidence surveillée jusqu’à sa libération par les Américains, le 5 mai 1945. Il retrouve son siège de député en 1946 et le conserve jusqu’en 1958, date à laquelle il quitte définitivement la scène politique pour se consacrer à la rédaction de ses Mémoires.

Extrait de BUCHENWALD PAR SES TEMOINS, Histoire et dictionnaire du camp de concentration de Buchenwald-Dora et de ses kommandos (1937-1945), éditions Belin, 2014

buchenwald

Auteurs : Dominique Orlowski (dir), membre de l’Association Buchenwald-Dora et Kommandos, Michelle Abraham, Hélène Houssemaine-Florent, Jeanne Ozbolt et Dominique Durand, filles et fils de déporté français ainsi que Franka Gunther, petite-fille de déporté allemand. Préface de Bertrand Herz, ancien déporté, président du Comité International Buchenwald-Dora et Kommandos.

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