Paru dans Le Serment N°76
Eugène Thomas (1903-1969)
Arrive à Buchenwald le 24 janvier 1944, matricule 41532. Eugène Thomas est né à Vieux-Condé, dans le Nord. Député, il est mobilisé en 1939 à l’école de cavalerie de Saumur et, sur sa demande, affecté à la 5e division d’infanterie nord-africaine. Il participe aux combats en Belgique, puis sur la Somme. Fait prisonnier près de Boulogne-sur-Mer en juin 1940, il s’évade en septembre et parvient à gagner la zone non occupée. Il est absent lors du vote des pleins pouvoirs à Pétain. après son évasion, il rejoint la zone Sud, où il organise la Résistance et favorise la reconstitution du mouvement socialiste. En Haute-Garonne, en février 1941, il devient le responsable régional clandestin du comité d’action socialiste et du réseau Brutus.
Il appartient aussi à la direction nationale du mouvement France au combat. Lors d’une mission à Paris en avril-mai 1943, il est arrêté par la Gestapo, emprisonné à Fresnes, puis transféré à Compiègne, avant d’être déporté à Buchenwald dans le convoi I.172 du 22 janvier 1944, où il crée une section socialiste clandestine. Il fait partie du bureau du CIF au titre de représentant des non-communistes. après la Libération, il est l’un des membres fondateurs de la Fédération nationale des Déportés et Internés de la Résistance (FNDIR). Il retrouve son siege de député en 1945, et occupe des postes ministériels, en particulier celui des PTT, ce qui lui permet de participer à la construction du premier réseau téléphonique français.
Extrait de BUCHENWALD PAR SES TÉMOINS, Histoire et dictionnaire du camp de concentration de Buchenwald-Dora et de ses kommandos (1937-1945), éditions Belin, 2014