GOURDIN Georges KLB 78064

Né le 11 avril 1915 à Livry-Gargan en Seine-Saint-Denis. A quatorze ans, il est embauché aux Signaux et Freins Westinghouse à Sevran (93) et devient après formation dessinateur industriel. En 1932, il adhère aux Jeunesses Socialistes et à la CGT. A l’âge de 20 ans il est appelé sous les drapeaux et incorporé à Metz au 162° RIF (Régiment d’Infanterie de Forteresse), mais il est réformé à titre provisoire en raison des suites d’une pleurésie contractée durant sa prime jeunesse. De 1936 à 1939, il est animateur des Jeunesses de l’Union Anarchiste. Parallèlement et à partir de 1938, il se voit chargé de la parution de la page syndicale du «Libertaire» qui coordonne l’action ouvrière des militants de l’Union Anarchiste. En 1936, il milite activement en faveur de la République Espagnole au sein du Comité Espagne Libre notamment en œuvrant aux plans de l’information et de la solidarité. Simultanément il assure des responsabilités syndicales au sein de la CGT, secrétaire de la section syndicale CGT des cadres et employés de la Métallurgie de Sevran et Livry-Gargan, puis il accède à des fonctions départementales et nationales au sein de la CGT des cadres et employés des métaux. En 1937, puis en 1939, il est à nouveau mobilisé puis réformé en 1939 à titre définitif. La guerre éclate en 1940 et rapidement la chasse aux syndicalistes s’organise au sein des entreprises. Georges et son père Désiré sont licenciés comme des milliers d’autres travailleurs. Fin 1940, la CGT clandestine lui demande, avec d’autres militants de confiance, de noyauter les Chantiers de Jeunesse naissants aux fins d’inciter la jeunesse à la désobéissance et à les détourner dans un premier temps de la collaboration puis, si possible, de les amener à rejoindre les mouvements de Résistance. Grâce à ses amis syndicalistes dont Albert Gazier (futur ministre de la IV°République) et Roger Deniau (futur député de la Constituante) il prend sa place au sein du mouvement de Résistance «Libération Nord». En 1943, il quitte les Chantiers de Jeunesse suite à leur dissolution. Le 1er juin, il entre au Comité Parisien de «Libération Nord», puis devient membre du Comité directeur. Il est alors détenteur d’une nouvelle identité, il prend le pseudonyme de Gaillard. Pour développer cette activité clandestine, il est engagé par la Caisse des Assurances Sociales de Seine et Seine et Oise « Le Travail». Il est chargé de la confection des faux papiers indispensables aux résistants, aux réfractaires au STO (Service du Travail Obligatoire) et aux personnes pourchassées par les polices allemandes et françaises. Il est arrêté le 8 mai 1944 dans le XX° arrondissement de Paris par la Milice. Il est interrogé dans les locaux de la Milice du IX° arrondissement de Paris, puis remis à la Gestapo. Il est écroué début juillet à la prison de Fresnes (Val-de-Marne). Le 15 août, il est déporté depuis le quai aux bestiaux de Pantin à Buchenwald qu’il atteint le 20 où il reçoit le matricule 78064. Il effectue une brève période de quarantaine au camp des tentes du Petit camp. Le 3 septembre, il est transféré au Kommando de Dora, puis 7 jours après affecté au Kommando d’Ellrich-Juliushütte.

Georges GOURDIN y décède le 23 janvier 1945 atteint de dysenterie, malgré toute l’attention et l’amitié développées par le docteur Pierre Segelle KLB 78029. Il est titulaire à titre posthume de la Médaille militaire et de la Médaille de la Résistance.