Né le 17 février 1904 dans le II° arrondissement de Lyon, il est maître-imprimeur à Montélimar (Drôme). En décembre 1942, contacté, il accepte de mettre son atelier au service du mouvement Libération Sud. Il imprime douze numéros de Libération (environ 100 000 ex. par n°), le premier numéro des Cahiers de Libération (le n°2 fut en partie composé), et une centaine de tracts. Il utilise aussi une autre imprimerie à Auch (Gers). C’est dans cet atelier qu’est imprimé le Chant des partisans. Dénoncé un un typographe qui travaille pour les Allemands , il est arrêté le 11 décembre 1943 à Auch. Après quatre interrogatoires à Lyon (69), il est incarcéré au Fort de Montluc à Lyon, puis interné au camp de Royallieu à Compiègne (60). Il est déporté, le 27 janvier, à Buchenwald qu’il atteint le 29 où il reçoit le matricule 44339. Il effectue sa période de quarantaine au Petit camp, puis intègre le Block 14 du Grand camp. Il est affecté le 16 mars au Kommando intérieur du Holzhof (collecte du bois de chauffage), le 15 septembre au Kommando Baukommando II (construction) et le 8 novembre retour au Holzhof jusqu’au 31 mars 1945. Le camp de Buchenwald est partiellement évacué du 6 au 10 avril. Il est incorporé, dans une colonne d’évacuation dirigée vers le camp de Flossenbürg où elle arrive le 14, il ne reçoit pas de nouveau matricule. Le camp de Flossenbürg est évacué à son tour les 19 et 20 avril. De 14 à 15000 détenus, en colonnes par 5, partent à pied vers le Sud. Il est libéré, le 23 avril 1945, par les Américains dans la région de Pösing près de Cham. Après son hospitalisation à Cham en Bavière, il regagne la France le 8 mai 1945.
Eugène GROULLIER est décédé le 20 septembre 1973 à Montélimar dans la Drôme.