Né le 15 avril 1908 dans le XVII° arrondissement de Paris, il est fraiseur-ajusteur à la STCRP (Société en transport en commun de la région parisienne). En 1934, il adhère au Parti communiste. Mobilisé après la déclaration de guerre. Son régiment se replie sur la Loire devant l’offensive allemande et après l’armistice, il est démobilisé le 11 août 1940 et rentre alors à Clichy.
Dès le début de l’Occupation, il s’engage dans l’action clandestine. Fin 1940, il participe aux premières activités des groupes des ateliers STCRP-Championnet, notamment les distributions de tracts anti-allemands. Au cours des années 1941-1942, il est transféré à l’Entreprise Matford à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) dont la concession a été accordée à la STCRP pour la réparation du matériel automobile tombé aux mains des Allemands. Il utilise ses connaissances professionnelles pour saboter ce matériel. De retour aux ateliers Championnet, il «compose un mélange de soude caustique dans les moteurs électriques, ce qui entraîne l’arrêt de plusieurs rangées de machines-outils. Il procède également à des lancers de tracts du Front national, à la volée, entre autres au marché de Puteaux (Hauts-de-Seine), le 6 juillet 1941. Fin 1941, il prend en mains la direction de l’appareil technique du secteur OS (organisation spéciale) et FN (Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France) (Gennevilliers, Asnières, Colombes, Levallois, Clichy pour contacts et répartition des tracts). Le 1er juin 1942, il se fait mettre en congé par la STCRP et passe entièrement au service du FN comme agent P2, et devint responsable d’un dépôt clandestin central de papier blanc et autre matériel d’impression. Il est arrêté, le 4 juillet 1942, porteur de stencils, place de la Bastille, par des agents de la brigade de Boulogne-sur-Seine. Amené au commissariat du Grand Palais, puis gardé trois jours à celui de Boulogne-Billancourt, il est écroué à la Santé, puis aux maisons centrales de Poissy, Melun, et Châlons-sur-Marne. Interné au camp de Royallieu à Compiègne, il est déporté le 12 mai 1944 à Buchenwald qu’il atteint le 14 et reçoit le matricule 51044. Il effectue sa période de quarantaine au camp des tentes du Petit camp, puis intègre le Block 40 du Grand camp. Le 13 juin il est affecté au Kommando intérieur Baukommando III (construction), le 22 juin au Kommando intérieur Baukommando I (construction) et le 24 juin au Kommando intérieur de la Gustloff-Werk II. Il est libéré le 11 avril. Il était membre de la Brigade Français d’Action Libératrice.
Roger JEAN est décédé le le 7 janvier 2001 à Clichy dans les Hauts-de-Seine.