JULIEN Andrée KLB 3946

Andrée JULIEN

 

Née le 4 mars 1921 à Arles dans les Bouches-du-Rhône. Elle fréquente les Auberges de jeunesse et le club sportif des cheminots. Tous ces regroupements de jeunes baignent dans une ambiance antifasciste. La défaite et l’arrivée massive de réfugiés à Nîmes la bouleversent. Son père est arrêté après la dissolution du Parti communiste. La maison familiale sert de refuge pour les réfractaires, résistants et agents de liaison. De son côté, elle aide à la rédaction de tracts. En novembre 1941, elle réussit, lors d’une perquisition au domicile familial, à cacher la Ronéo et le matériel d’imprimerie. Elle devient agent de liaison, à la tête d’un triangle, sous le pseudonyme d’Annick. Le 18 avril 1942, à la suite d’une dénonciation, elle est arrêtée et incarcérée à la prison de Nîmes puis de Marseille. En janvier 1944, elle est emprisonnée à la centrale de Rennes, puis le 17 mai au fort de Romainville. Le 30 mai,c’est le départ depuis la gare de l’Est à Paris ; elle est déportée au camp de Neue-Bremm à Sarrebruck qu’elle atteint le jour même. Le 13 juin, elle est transférée au camp de Ravensbrück qu’elle rejoint le 15 et reçoit le matricule 42184. Le 1er septembre envoyée au Kommando de Leipzig-Schönefeld qui dépend du camp de Buchenwald, elle devient le matricule 3946. Elle est affectée à la production de Panzerfaust et d’obus pour la firme Hassag. Ces travaux sont extrêmement pénibles eu égard au manque de nourriture et à la manutention de produits chimiques très corrosifs sans aucune protection. Le Kommando est évacué le 13 avril 1945. Après trois jours de marche forcée, elle s’évade avec deux autres camarades de la colonne. Elles rencontrent dans leur fuite, des prisonniers de guerre français qui les aident jusqu’à l’arrivée des forces alliées. Elle regagne la France le 30 mai. Elle a inlassablement témoigné dans les collèges et les lycées, demeurant très vigilante et ne cessant d’affirmer à juste raison : « C’est Hitler qui est mort, pas le nazisme. Ce dernier peut revenir à̀ tout moment et dans n’importe quel endroit du monde ». Elle a participé à la création de l’AFMD du Gard.

Andrée Julien est Officier de la Légion d’honneur. Elle est décédée le 4 mai 2023 à Nîmes.

 

 

Photo © AFMD du Gard