Né le 3 janvier 1903 dans le V° arrondissement de Paris, il est professeur de philosophie. Il adhère à la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) en 1919, et à la suite de la scission de 1920 rejoint la SFIC (Section française de l’Internationale communiste) (futur Parti communiste). Il participe au Bulletin communiste et à La Critique sociale. En 1930, il ne reprend pas sa carte au Parti communiste, mais devenu professeur de philosophie, milite à la CGT sans discontinuer jusqu’en 1939. À la déclaration de guerre, il tente d’obtenir révision de sa réforme de 1929. Sans succès. Enseignant à Montluçon, en juin 1940, il tente de gagner l’Angleterre, échoue, puis commence des actions de résistance à Montluçon. Membre du réseau Libération-Sud, il doit changer plusieurs fois de pseudonyme il est ainsi Dupin, Brulard, ou Biran. Le 6 janvier 1943, il organise une manifestation à Montluçon pour empêcher le départ d’un train du STO (Service du travail obligatoire). Contraint de fuir la ville et d’entrer dans la clandestinité, Jean Moulin le charge d’organiser l’échelon parisien de la délégation générale du gouvernement provisoire d’Alger. Il participe à l’unification des différents mouvements de résistance que refuse Libération-Nord. Arrêté le 29 décembre 1943 par la Gestapo dans le VI° arrondissement de Paris, il est détenu rue des Saussaies puis incarcéré à la prison de Fresnes (94) et interné au camp de Royallieu à Compiègne (60). Il est déporté le 27 avril à Auschwitz qu’il atteint le 30. Le matricule 185806 est tatoué sur son bras gauche. Le 12 mai, le convoi est reformé à destination de Buchenwald qu’il rejoint le 14. Il reçoit le matricule 52920. Il effectue sa période de quarantaine au camp des Tentes du Petit camp, puis intègre le Block 57 également au Petit camp. Le 5 juin il est transféré au Kommando de Tröglitz chargé de la production de carburant synthétique pour la firme Brabag-Zeit mais également de la construction d’infrastructure. Le Kommando est évacué le 9 avril 1945 en direction de la Tchécoslovaquie. il est libéré le 8 mai par les partisans tchèques à Budjovice (Tchécoslovaquie).
Pierre KAAN décède le 18 mai à l’hôpital de Budjovice. Il est à titre posthume Chevalier de la Légion d’honneur, titulaire de la Croix de guerre 39-45.