Autres appellations : HASAG
Localisation : LEIPZIG (Voir Carte 6)
Ouverture : 01/09/44 pour les femmes – 24/11/44 pour les hommes
Évacuation : 13/04/45 pour les femmes – 18 et 19/04/45 pour les hommes
Effectifs : 5000 femmes environ – 300 hommes environ
Activités : Firme HASAG, production de panzerfaust et d’obus
Kommando de RAVENSBRÜCK puis de BUCHENWALD à compter du 1er septembre 1944, le Kommando HASAG fut essentiellement composé de femmes de différentes nationalités (belges, hollandaises, allemandes, polonaises, tchèques, russes, ukrainiennes, hongroises, grecques et françaises). Le Kommando fut dénommé d’après le nom de l’usine locale, l’usine HASAG appartenant à Hugo SCHNEIDER. L’usine avait été bombardée par les alliés au début de l’année 1944. L’objectif du Kommado fut donc la reconstruction de l’usine et la production de panzerfaust et d’obus. Les travaux de terrassement et de reconstruction furent accomplis par le premier convoi de femmes, parti de RAVENSBRÜCK à la fin du mois de juillet 1944. Par la suite, les détenues furent affectées à la production militaire. L’ensemble de ces travaux étaient extrêmement pénible, eu égard notamment au manque cruel de nourriture dont souffraient les détenues. Elles travaillaient en 2 équipes de 12 heures, une semaine de jour et une semaine de nuit, sauf le dimanche. De manière concertée, les détenues françaises freinèrent le travail et le sabotèrent le plus possible. Cette attitude de rébellion connaîtra son paroxysme lorsque l’ensemble des détenues françaises refuseront, malgré les représailles, les bons de cantine offert par la direction de l’usine et censés améliorer le quotidien. Devant l’avance alliée et les bombardements de plus en plus fréquent de l’usine, les détenues seront évacuées à pied le 13 avril 1945 ; les détenues malades restèrent au camp. L’évacuation fut terrible et longue, une semaine d’errance encadrés par des SS dont l’obstination meurtrière a fait de très nombreuses victimes.
(in Le Livre Mémorial de l’Association Française Buchenwald Dora et Kommandos)
NOUS LES REVERRONS BIENTOT
Nos Petits
(extraits du Journal mural du Kommando “LEIPZIG”)
Kommando de Buchenwald, l’usine Hasag de Leipzig emploie des femmes qui y fabriquent des obus. Parmi elles, Suzanne Orts, arrêtée en mai 1944, membre du réseau de résistance Marco Polo, déportée en juin 1944, à l’âge de 17 ans, au camp de Neue Bremm (Sarrebruck), puis Ravensbrück et Leipzig.*
Avec leurs camarades, ces femmes parviennent à fabriquer clandestinement un petit journal dont l’Association possède quelques exemplaires. Un article concerne les enfants dont l’arrestation puis la déportation les a séparés. Ce n’est pas sans une certaine appréhension que vous penserez au jour où vous allez retrouver vos enfants. Vous avez peur de trouver des inconnus. Depuis plusieurs années élevés loin de vous, parfois par des personnes étrangères, vous vous demandez : “Comment vais-je réformer et former mes enfants ?”
Premier point : essayer de les mieux connaitre. Jugez-les sans idées préconçues exactement comme vous le feriez s’ils ne vous appartenaient pas. Ayez un cahier où vous marquerez leurs qualités et leurs défauts ; leurs réflexions, leurs réactions. Ne vous effrayez pas devant la tâche qui sera pénible parfois. Il faut que vos enfants sentent en vous une force faite de tendresse, de compréhension, d’équilibre et de fermeté ; il faut qu’ils sentent, enfin, que leur maman est revenue et que la vie en est plus belle. Il n’est pas d’éducation possible sans confiance réciproque. Comment allez-vous faire pour la gagner ? Créez autour de vos enfants une ambiance agréable, tant du point de vue matériel que du point de vue moral. Vous n’aurez pas le droit d’être nerveuses, il n’y a rien qui butte plus les enfants.
N’hésitez jamais à leur donner des explications adaptées à leur âge. Lorsque vous leur commanderez quelque chose, que ce soit à bon escient mais une fois demandée exigez-la immédiatement.. Qu’ils sentent que vous les comprenez si vous ne les approuvez pas toujours. Vous aurez parfois à lutter contre de mauvaises habitudes acquises avec les personnes qui s’en sont occupées ; ils vont être désaxé, à vous d’avoir assez de doigté pour leur faire comprendre, sans les heurter dans leurs affections, qu’il est mieux d’agir autrement : la valeur de l’exemple personnel jouera beaucoup. Enfin qu’ils sentent une entente absolue à leur sujet entre leur père et vous. Vous devez sévir et complimenter de pair. Si l’un des deux n’est pas d’accord sur la façon de procéder, ce n’est pas devant vos enfants qu’il faut en discuter, pour eux vous devez faire bloc.
Votre tâche qui vous demandera une vigilance de tous les instants exigera de votre part un grand contrôle sur vous-mêmes. Il faut donc dès à présent, faire attention à votre santé, savoir vous dominer pour être fortes quand vous rentrerez.
* Suzanne est l’une des trois Françaises choisies dans le cadre de l’exposition “Les femmes oubliées de Buchenwald”.
Publié dans Le Serment N°323
Ma grand-mère a été déportée un an à Ravensbruck et a travaillé dans ce Kommando. Un petite pensée pour elle et tous les autres détenus pour leur courage et leur grande force ! Bravo à eux tous !