Né le 27 janvier 1895 à Bourbriac dans les Côtes-d’Armor, il est docker. Mobilisé par anticipation fin 1914, il est incorporé au 47° R I (Régiment d’infanterie) à Saint-Malo, le 19 décembre 1914. Il est classé « service auxiliaire » par les commissions de réforme de Saint-Malo des 17 février et 16 septembre 1915, pour astigmatisme hypermétropique des deux yeux. Le 25 décembre 1915, il est transféré au 13ème R A (Régiment d’artillerie). Le 1er juin 1916, il rejoint le 20ème E T (Escadron du Train), en opérations avec l’Armée d’Orient. Du 30 août au 20 septembre 1917, il est évacué sur l’hôpital n° 8 de Salonique pour paludisme. Il est rapatrié et le 8 janvier 1918, au 8ème E T (Escadron du Train), puis le 11 mars 1918, au 83ème RAL (Régiment d’artillerie lourde). Il est démobilisé le 17 septembre 1919. En 1922, il adhère au Parti communiste et est Secrétaire du syndicat CGT des métaux. Il est emprisonné pendant la guerre du Rif (sans doute à la suite des premières manifestations d’opposition à la guerre et de solidarité avec les peuples sous domination coloniale, organisées par le Parti communiste). Il s’engage dans les Brigades Internationales pour défendre la République espagnole contre les troupes rebelles franquistes. Il appartient au bataillon Henri Vuillemin de la 13ème brigade entre décembre 1936 et le 18 août 1937 . Puis il est engagé dans l’armée républicaine, mais il doit être rapatrié début septembre pour raison de santé. Il est en 1937, conseiller d’arrondissement. A la déclaration de guerre, il refuse de désavouer le Pacte germano-soviétique, Il est déchu de son mandat le 9 février 1940 et interné à la deuxième compagnie disciplinaire au camp français d’internement administratif du Ruchard (37), puis libéré. Il est de nouveau arrêté le 23 juin 1941, cette fois par la police allemande dans le cadre de la grande rafle commencée le 22 juin, jour de l’attaque hitlérienne contre l’Union soviétique. Incarcéré à la prison du Havre (76), puis transféré à celle de Rouen (76), il est interné au camp de Royallieu à Compiègne (60). Déporté le 6 juillet à Auschwitz qu’il atteint le 8 il devient le matricule 45766, matricule qui lui sera tatoué sur l’avant-bras gauche quelques mois plus tard. Le 9 juillet, tous sont conduits à pied au camp de Birkenau, puis en fonction de leur profession certains retourne à Auschwitz 1. Jules Le Troadec est affecté au Kommando de la forge à Auschwitz I. Le 28 août 1944, il est transféré au camp de Flossenbürg, il reçoit le matricule 19887. Il est affecté, le 27 octobre, au Kommando de Rochlitz chargé de fabriquer des pièces pour le système hydraulique pour les trains d’atterrissage des avions pour la firme Mechanik GmbH. Le 1er novembre, il est envoyé directement au Kommando de Wansleben qui dépend de Buchenwald où il devient le matricule 93419. Ce Kommando est chargé de l’installation d’une usine souterraine dans des galeries d’une mine de potasse. Le Kommando est évacué lors d’une marche forcée le 12 avril 1945. Il est libéré le 14 par les troupes américaines.
Jules Le TROADEC est décédé le 3 février 1961 au Havre dans le département de la Seine-Maritime.