Léon Blum (1872-1950)

leon_blumArrive à Buchenwald le 3 avril 1943, pas de matricule.
Léon Blum fait des études de lettres et de droit. Il se lance dans une carrière politique au sein du Parti socialiste à la suite du scandale de l’affaire Dreyfus, dont il est un ardent défenseur. Il fonde avec Jean Jaurès le journal L’Humanité. Après avoir été député, il devient président du Conseil puis de nouveau député. Il fait partie des quatre vingts parlementaires de l’Assemblée nationale qui votent contre l’attribution des pleins pouvoirs au maréchal Pétain. En 1940, après la défaite militaire française, il est inculpé par la cour de justice de Riom en qualité de « responsable de la défaite » et est condamné à la prison à vie. D’avril 1942 au 31 mars 1943, il est interné au château de Chazeron, puis à la maison d’arrêt de Bourassol. En avril 1943, il est livré par Pierre Laval aux nazis et déporté à Buchenwald, dans la maison forestière du fauconnier, éloignée de quelques centaines de mètres du camp. Son frère René est assassiné à Auschwitz. Durant sa détention, Léon Blum rédige une importante correspondance et commence à écrire un ouvrage de réflexions, qu’il termine en décembre 1944 et qui sera publié après la guerre sous le titre « À l’échelle humaine ». Il quitte le camp le 3 avril 1945 et, après un long périple en voiture, il est libéré à Pragser Wildsee, au Tyrol, le 4 mai 1945, par des soldats américains. Il reprend ensuite la rédaction d’articles dans le journal « Le Populaire ». Il est nommé chef de la délégation française auprès de l’Unesco, puis président de la conférence constitutive de cet organisme. De décembre 1946 à janvier 1947, Léon Blum dirige le dernier gouvernement provisoire avant l’instauration de la IVe République.
Il se retire ensuite à Jouy-en-Josas, près de Versailles, où il meurt le 30 mars 1950, à l’âge de 77 ans.

Extrait de BUCHENWALD PAR SES TEMOINS, Histoire et dictionnaire du camp de concentration de Buchenwald-Dora et de ses kommandos (1937-1945), éditions Belin, 2014

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Auteurs : Dominique Orlowski (dir), membre de l’Association Buchenwald-Dora et Kommandos, Michelle Abraham, Hélène Houssemaine-Florent, Jeanne Ozbolt et Dominique Durand, filles et fils de déporté français ainsi que Franka Gunther, petite-fille de déporté allemand. Préface de Bertrand Herz, ancien déporté, président du Comité International Buchenwald-Dora et Kommandos.

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