A l’occasion de l’hommage rendu, cette année, par la Mairie de Saint-Ouen pour les 90 ans de Maurice Ballet grand résistant, déporté, Chevalier de la Légion d’Honneur et toujours membre actif de la vie audonienne, son grand ami Jean Lefort nous a fait parvenir cet émouvant témoignage.(les italiques sont du Collectif)
![fete23[1]](https://i0.wp.com/img.over-blog.com/500x332/3/19/87/95/05-06-2012-Maurice-Ballet/fete23-1-.jpg?resize=500%2C332)
Né en janvier 1922, tu es l’aîné d’une nombreuse famille et les temps sont durs dans ton Loiret natal . En 1940, avec ton père ancien combattant de 14-18, vous ramassez les armes laissées par les soldats pendant les débacles et vous les cachez. Ellesserviront plus tard et c’est ton premier acte de résistance.
Maurice Ballet a aujourd’hui 96 ans. Il vit au Château-d’Oléron depuis 2013. À l’âge de 20 ans, il fut déporté, vingt-six mois durant, dans les camps de concentration de Buchenwald et de Sachsenhausen.
« Sud Ouest » Quand avez-vous décidé de parler de ce que vous avez vécu ?
Maurice Ballet Quand le film « Shoah » est sorti, nous avons prêté serment, mes camarades et moi, celui de raconter, nous aussi. Nous avons été arrêtés et déportés car nous résistions, nous défendions la France. Nous voulions cesser de culpabiliser.
Vous avez été retenu pendant vingt-six mois dans deux camps différents. Comment avez-vous tenu ?
Nous avions la chance d’être un groupe soudé, nous nous sommes tous soutenus, du début à la fin, y compris pendant la marche de la mort dans le bois de Below les 2 et 3 mai 1945 (qui a fait plus de 10 000 victimes, NDLR). Notre groupe a survécu dans son intégralité. Et c’est parce que nous sommes restés solidaires dans l’adversité. Nous étions une équipe soudée.
Aujourd’hui, vous témoignez encore. De quelle façon ?
Je me rends, chaque année, dans les collèges de l’île, auprès des élèves de 5e, 4e et 3e, et j’aide les 3e à préparer leur brevet et leur participation au Concours national de la déportation et de la résistance. L’an passé, ils ont raflé beaucoup de prix, dont le premier ! Je travaille en concertation avec les professeurs d’histoire des collèges de Saint-Pierre et du Château-d’Oléron. Les élèves sont toujours très intéressés et me posent beaucoup de questions.
Michel Parent, le maire du Château-d’Oléron, vous soutient aussi dans vos actions.
En effet, avec Michel Parent (1), nous avons réfléchi à une action sur la commune et organisons désormais des actions pour cette journée d’avril.
(1) Michel Parent, quant à lui, tient à saluer le dévouement de l’épouse de Maurice Ballet, car « derrière chaque héros, il y a une femme ».