Biographie

Né le 7 janvier 1922 à Orléans dans le Loiret, ouvrier agricole, il vit avec ses parents à Lorris.
Membre du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, il est chargé de convoyer en région parisienne les armes cachées et récupérées avec son père lors de la débâcle de l’Armée française.
Au retour d’un voyage, il est arrêté par la Feldgendarmerie en gare de Montargis.
Interné dans le camp de Royallieu à Compiègne puis incarcéré à la prison de Dresde dans le Land de Saxe.
Il est ensuite transféré à Buchenwald, le 25 mars 1944, il devient le matricule 34276.
Après sa période de quarantaine au Petit camp, il est affecté au Kommando de la carrière et rejoint les Blocks 41 puis 49 du Grand camp.
Le 12 mai 1944, transféré au KL de Sachsenhausen, il reçoit le matricule 79329.
Il est envoyé au Kommando Heinkel puis à la suite des bombardements du site, au Kommando de Briesen-sur-Oder où il est affecté à la construction d’abris anti-aériens.
Le 16 janvier 1945, le Kommando est évacué sur le camp principal. Le 21 avril 1945, l’évacuation générale du camp lors d’une Todesmarsch conduit Maurice Ballet au bois de Below.
Enfin, le 4 mai 1945, il est libéré par l’Armée rouge à Schwerin.
Maurice Ballet a témoigné sur son parcours concentrationnaire au sein des établissements scolaires de l’île d’Oléron où il habitait.
Maurice Ballet est décédé le 23 août 2022.
Il était Chevalier de la Légion d’honneur.
A l’occasion de l’hommage rendu, cette année, par la Mairie de Saint-Ouen pour les 90 ans de Maurice Ballet grand résistant, déporté, Chevalier de la Légion d’Honneur et toujours membre actif de la vie audonienne, son grand ami Jean Lefort nous a fait parvenir cet émouvant témoignage.(les italiques sont du Collectif)
![fete23[1]](https://i0.wp.com/img.over-blog.com/500x332/3/19/87/95/05-06-2012-Maurice-Ballet/fete23-1-.jpg?resize=500%2C332)
Né en janvier 1922, tu es l’aîné d’une nombreuse famille et les temps sont durs dans ton Loiret natal . En 1940, avec ton père ancien combattant de 14-18, vous ramassez les armes laissées par les soldats pendant les débacles et vous les cachez. Ellesserviront plus tard et c’est ton premier acte de résistance.
Maurice Ballet a aujourd’hui 96 ans. Il vit au Château-d’Oléron depuis 2013. À l’âge de 20 ans, il fut déporté, vingt-six mois durant, dans les camps de concentration de Buchenwald et de Sachsenhausen.
« Sud Ouest » Quand avez-vous décidé de parler de ce que vous avez vécu ?
Maurice Ballet Quand le film « Shoah » est sorti, nous avons prêté serment, mes camarades et moi, celui de raconter, nous aussi. Nous avons été arrêtés et déportés car nous résistions, nous défendions la France. Nous voulions cesser de culpabiliser.
Vous avez été retenu pendant vingt-six mois dans deux camps différents. Comment avez-vous tenu ?
Nous avions la chance d’être un groupe soudé, nous nous sommes tous soutenus, du début à la fin, y compris pendant la marche de la mort dans le bois de Below les 2 et 3 mai 1945 (qui a fait plus de 10 000 victimes, NDLR). Notre groupe a survécu dans son intégralité. Et c’est parce que nous sommes restés solidaires dans l’adversité. Nous étions une équipe soudée.
Aujourd’hui, vous témoignez encore. De quelle façon ?
Je me rends, chaque année, dans les collèges de l’île, auprès des élèves de 5e, 4e et 3e, et j’aide les 3e à préparer leur brevet et leur participation au Concours national de la déportation et de la résistance. L’an passé, ils ont raflé beaucoup de prix, dont le premier ! Je travaille en concertation avec les professeurs d’histoire des collèges de Saint-Pierre et du Château-d’Oléron. Les élèves sont toujours très intéressés et me posent beaucoup de questions.
Michel Parent, le maire du Château-d’Oléron, vous soutient aussi dans vos actions.
En effet, avec Michel Parent (1), nous avons réfléchi à une action sur la commune et organisons désormais des actions pour cette journée d’avril.
(1) Michel Parent, quant à lui, tient à saluer le dévouement de l’épouse de Maurice Ballet, car « derrière chaque héros, il y a une femme ».