MIGEON François KLB 131390

Né le 14 octobre 1897 à Allonne, dans les Deux-Sèvres, il travaille dans sa ferme située au lieu-dit La Garde à Allonne. En juillet 1940, François Migeon, ancien combattant 14-18, récupère, avec l’aide de son fils aîné René, des armes de l’armée française stockées sans surveillance par les Allemands dans une maison abandonnée dans le bourg de sa commune située en zone occupée, avant de les cacher dans sa ferme. Il ravitaille le maquis de Secondigny et cache un réfractaire au STO dans le grenier de sa ferme. Jean Raguenaud, un de ses commis, qui l’a quitté avant la fin de son bail, s’engage dans la LVF (Légion Volontaire Française) sur le front russe pour se battre aux côtés des Allemands. A son retour à Allonne, cet ancien ouvrier le dénonce auprès de la Gestapo. Le 16 juin 1944, arrivent à la ferme le chef de la Milice dans les Deux-Sèvres, un agent de renseignement à la Gestapo et deux autres personnes. Lors de la perquisition ils trouvent 2 fusils de chasse et 200 cartouches bien cachés dans une commode dont ils situent précisément l’emplacement dans la maison mais repartent sans les armes de guerre. Le 23 juin, quatre individus font de nouveau irruption dans la ferme, dont un Allemand en uniforme adjudant de la Gestapo et l’interprète de la SIPO (Sicherheitspolizei (sûreté) à Niort (79). Ne trouvant pas les armes de guerre, ils l’emmènent à la caserne Duguesclin à Niort où il reste incarcéré jusqu’au 10 août, puis il est transféré à la prison de la Pierre Levée à Poitiers (86). Les armes de guerre récupérées, par son fils René, sont remises au maquis des FTPF (Francs-Tireurs Partisans Français). Déporté NN (Nacht und Nebel), le 12 août depuis la gare de Poitiers au camp de Natzweiler-Struthof qu’il atteint le 19 où il reçoit le matricule 22765. Le 4 septembre, il est transféré au camp de Dachau où il perçoit un nouveau matricule le 100228. Le 20 janvier 1945 nouveau transfert à Buchenwald où il devient le matricule 130390. Le 30 janvier, il est transféré au Kommando d’Ohrdruf chargé de travaux de terrassement, du creusement de 23 galeries à Jonastal et de la construction d’une voie ferrée pour la future installation de l’État-major de la Wehrmacht. Déclaré mort le 10 février au Kommando, il est mis dans le camion des morts qui rentre à Buchenwald. Au déchargement du camion, il est vivant et transféré au Petit Camp de Buchenwald.

François MIGEON y décède le 11 février 1945 à 8h00 des suites du typhus.

Pour en savoir plus : La Révolte d’un paysan Poitevin contre les nazis La Geste Éditions