Né le 26 octobre 1924 à Francfort-sur-Oder en Allemagne, il est de nationalité allemande par son père et hondurienne par sa mère. La famille s’installe à Nice en 1930. Arrêté le 12 novembre 1943 par la Gestapo qui le soupçonne d’être membre d’un réseau de Résistance, il est conduit à l’hôtel Excelsior, quartier général de la Gestapo où sévit Alois Brünner, SS-Obersturmbannführer. À la suite de l’interrogatoire, étant de confession juive, il est envoyé, le 14 novembre 1943, au camp d’internement de Drancy. Puis, du fait de sa nationalité hondurienne, Pierre Berg est transféré à Compiègne au camp B du Frontstalag 122, le camp réservé aux détenus anglo-saxons. Le 8 janvier 1944, il est renvoyé à Drancy. Le 20 janvier, il est déporté avec son frère, par le convoi 66, au camp d’Auschwitz. À l’arrivée, sur les 1 154 personnes, 854 seront immédiatement exterminées, Pierre Berg deviendra le matricule 172 649, son frère échappera également à la sélection. Après une période de quarantaine, il est envoyé au camp de Buna-Monowitz (Auschwitz III). Le 18 janvier 1945, ce camp est évacué lors d’une Marche de la mort qui le conduit à pied jusqu’à Gleiwitz, puis en train à Dora, dans des wagons à charbon découverts exposés à tous les vents. Pierre Berg devient le matricule 106 757. Il est affecté à un Kommando d’électriciens qui travaille à l’intérieur des tunnels. Le 4 avril, le complexe de la Mittelwerk est évacué. Son convoi se dirige, alors, vers le KL de Ravensbrück qu’il atteint le 14 avril. Pierre Berg sera libéré par l’Armée Rouge le 1er mai. Il regagne la France avec son frère le 5 juin où il retrouve ses parents qui ont également survécu. La famille émigre alors aux États-Unis.
Paru dans le Serment N°380